22 déc. 2011

Yasmina Ouegnin, plus jeune depute de Cote d’ivoire.


yasmina ouegnin
      Elle s’appelle Ouegnin Yasmina Frederique Lucienne (ouf!). Elle a été révélée aux ivoiriens à la faveur de la derniere campagne pour les législatives. Elle vient de se voir accorder les suffrages des populations de Cocody pour désormais porter leur voix à l’hémicycle. A 32 ans elle devient le plus jeune député de l’assemblée nationale, et cela, pour les 5 prochaines années. Cette inconnue de la scène politique ivoirienne défendait les couleurs du parti cinquantenaire, le PDCI. C’est à la suite d’une longue séance de dépouillement riche en rebondissements que sa victoire à été proclamée. Une victoire acquise de justesse. Quelque 500 voix la séparaient de Mme Kanaté, son adversaire du RDR. Les 500 voix de la discorde serait-on tenté de les appeler, tant elles ont été disputées par les deux adversaires : contestations, recours en annulation, menaces, appel à la rescousse des différents états-majors politiques. Bref, tout y est passé et on n’était pas loin de la « crise post électorale ». L’affaire est donc portée à la connaissance du Ministre de la Sécurité qui à son tour consulte le Président de la république. Les ardeurs sont finalement calmées et la victoire du petit poucet de la politique ivoirienne est confirmée. Elle s’effondre en larmes dans les bras du Président Bédie qui peine à la soutenir. Puis c’est sur ses pages facebook et twitter qu’elle va répandre la bonne nouvelle qui sera confirmée plus tard par la commission électorale indépendante. Ce happy-end, rien ne le présageait en début de campagne.

C’était pas gagné.
      La fille de l’ambassadeur Georges Ouegnin, my(s)tique chef de protocole du président Houphouët Boigny à beaucoup souffert des préjugés au cours de cette campagne. Parfaite inconnue sur l’échiquier  politique ivoirien, on ne lui connaissait pas d’ambition politique avant ces législatives. La presse à donc vite fait de voir derrière sa candidature la main de son ambassadeur de père, persuadée qu’en cas de victoire ce serait ce dernier qui assumerait l’effectivité des tâches de député dans l’ombre de sa fille. Dès lors la jeune candidate allait traîner son nom de famille comme un fardeau tout au long de la campagne : « fille à papa », « née avec une cuillère en or dans la bouche », tels sont quelque sobriquets qu’on a pu lire dans la presse et sur certains sites internet.
      Son jeune âge également n’a pas été un avantage. Quand on connaît la moyenne d’âge dans notre hémicycle, quand on sait l’enjeu que représentait la commune de Cocody au cours de ces élections, même au sein du PDCI on comprenait difficilement que la direction confie la tête de liste du parti cinquantenaire à cette jeune novice.
      Puis est arrivée cette polémique suscitée par le ministre de la sécurité, lui-même candidat à ces législatives. Une polémique au sujet d’une certaine liste RHDP dans la commune de Cocody. Une incompréhension entre le PDCI et son allié le RDR sur la question du candidat qui conduirait la liste de cette alliance politique. Une polémique où la candidate s’est sentie traitée de « démon de la division » par le ministre. Elle y a même vu une menace planer sur ses électeurs. C’en était trop et la réplique est tombée au cours d’une conférence de presse. Sèche comme une toux de bouc : « j’ai été quand même étonnée qu’un ministre de l’intérieur tienne ce genre de propos. Tout le monde se demandait s’il était vraiment nommé à la bonne place ou si on a eu la gentillesse de lui accorder une présomption de compétence…Je suis très jeune dans la politique. Je ne savais pas que c’était le ministre de l’intérieur qui nommait les députés en cote d’ivoire. Il devrait faire preuve de neutralité ». C’est que Yasmina Ouegnin a du répondant. Elle a su apporter la réplique à chacun de ses détracteurs tout au long de la campagne. Mieux, elle a su retourner intelligemment chacun des éléments qu’on lui reprochait en avantage, et tout ceci, avec beaucoup de diplomatie, prouvant ainsi qu’elle est bien la fille de son père.
 
Une campagne rondement menée.
      Son nom de famille, Yasmina n’en a jamais fait un complexe tout au long de cette campagne. Bien au contraire, elle a largement profité du soutien familial, surtout celui de son père. La benjamine des 5 enfants de Georges Ouegnin en a même abusé quelques fois comme sur cette affiche de campagne où elle pose avec, en filigrane, l’image du père de la nation. Il en est de même du soutien de sa famille politique, le PDCI, dont la présence des dignitaires fut très remarquée à son meeting de clôture de campagne dans le village d’Anono.

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      Avec tous ces soutiens et les moyens dont elle à bénéficié, elle aurait pu mener une campagne à l’américaine. Mais au lieu de cela, la jeune  candidate a préféré une campagne de proximité : porte à porte, visites sur les marchés, don de médicaments aux populations défavorisées, le tout couronné par une caravane dans les différents quartiers de Cocody. Bref, un corps à corps au cours duquel la tête de liste « renouveau » du PDCI a ciblé la jeunesse et les femmes. A cette population, elle a proposé un plan d’actions concrètes qu’elle mènerait en tant que député pour l’amélioration des conditions de la femme et pour sauver l’école ivoirienne. Elle prévoit entre autre d’élaborer un projet de lois pour la règlementation des prix des denrées alimentaires. Au sujet de l’école sa vision est claire : prendre des dispositions légales pour que l’éducation nationale soit une projection sur le long terme des attentes de notre pays en matière de développement. On le voit, le petit poucet du nouveau parlement à une idée très claire de ses responsabilités de député. Elle prend son rôle très au sérieux et cela se ressent jusque dans ses interviews dans la presse.
      Elle fut très certainement la candidate la plus sollicitée  par les médias au cours de ces législatives. Une aubaine dont elle à profité pour  faire montre de ses qualités intellectuelles et de sa bonne connaissance des codes de la diplomatie.Par exemple la chaîne panafricaine Africa24 lui demandait son point de vue sur la non participation du FPI - le parti du président déchu Laurent Gbagbo - aux législatives. Sa réponse est un caviar diplomatique, une feinte politique tout en finesse : « je suis mal placée pour répondre à la place du FPI. Ils sont suffisamment capables de donner des explications eux-mêmes ».
      Férue de nouvelles technologies Yasmina Ouegnin fut également une des rares candidates à recourir aux réseaux sociaux au cours de cette campagne. Elle y soigne particulièrement son image en se présentant aux ivoiriens comme mère de famille, chef d’entreprise et député de la république. Sur sa page facebook par exemple le plus jeune député élu de la dixième législature se dévoile un peu plus à ses électeurs. On peut y découvrir son curriculum-vitae, son parcours professionnel, ses convictions religieuses et politiques, etc. on apprend ainsi qu’elle milite activement au PDCI depuis la fac. Certainement une réponse à tous ceux qui la considèrent comme une parvenue dans ce parti. Sur ces réseaux,  elle rendait compte au jour le jour du déroulement de la campagne, elle répondait aux questions de ses fans et des nombreux curieux et recevait également leurs encouragements. L’honorable y annonce une tournée de remerciement.

 Yasmina Ouegnin, c’est un aussi un Bac+6 !
      Derrière sa belle plastique, se cache également l’ancienne élève de la prestigieuse école polytechnique INPHB de Yamoussoukro, école dont elle est sortie avec un diplôme des Hautes Etudes en Assurance. C’est ensuite à l’Institut de Management desRisques de Bordeaux en France qu’elle terminera son cursus académique.
       Jusqu'à ces élections, Yasmina Ouegnin était D.G de Avedis, un cabinet de courtage et conseils en assurances qu’elle à crée depuis 2005. Professionnelle de l’assurance, elle sera élue par ses pairs Secrétaire Générale de l’Association Nationale des Courtiers d’Assurance et de Réassurance de Cote d’Ivoire (ANCARCI)
      Yasmina Ouegnin, c’est également la militante des droits des femmes et des causes humanitaires. Elle a participé à la création de la Coalition des Femmes Leaders et est impliquée dans de nombreuses actions humanitaires en faveur des personnes défavorisées.
      Vous rêviez de faire de ce bon parti votre épouse ? C’est vraiment dommage. L’honorable à déjà un anneau solidement accroché au doigt par Monsieur Guessennd, son époux. Elle est en outre mère d’une charmante fille de 3 ans. Bonne arrivée Madame le Député dans le monde très rugueux de la politique et bon vent !

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Yasmina Ouegnin et sa famille politique du PDCI.



13 déc. 2011

L’Ingénieure qui soigne le diabète en 6 mois.


Dr Djan Awu Boateng est une naturothérapeute, mais pas n’importe laquelle car, elle est ingénieure en électrotechnique. Intellectuelle accomplie, cette dame a abandonné toute carrière prometteuse dans l’administration pour se consacrer au traitement des maladies par les plantes médicinales. Chose qui lui réussit bien, puisqu’elle s’est spécialisée dans le traitement du diabète, une pandémie qui touche une frange importante de la population ivoirienne.

Un don reçu des parents         
Dr Djan Awu Boateng posant ici, avec à l'arrière plan
ses diplomesde naturothérapeute sur létagère et ses
compositionsmédicales emballées.
Née d’un père Ghanéen et d’une mère Ivoirienne, Djan Awu Boateng exerce à titre de Docteur grâce à un certificat délivré par le Ministère de la Santé du Ghana. Cette dame affirme avoir reçu son don de ses parents pour soulager les âmes en peine. « Je suis née d’une famille de tradition naturothérapeute. Ma grand-mère a longtemps soigné au Ghana. Mes sœurs vivant ici ont fait pareil. Et moi, en dépit de mon niveau intellectuel, je me suis investie dans le traitement de toutes les maladies par les plantes. J’ai étudié en Côte d’Ivoire et bonifié ma formation de naturothérapeute au Ghana, dans des centres spécialisés en la matière» indique-t-elle. Avant d’ajouter, « ma formation a été sanctionnée par plusieurs diplômes. Et j’ai été investie du titre de Docteur naturothérapeute. Autant dire que j’ai fait mes preuves ». Par ailleurs, avec document à l’appui, la praticienne soutient qu’en dépit de sa fonction de naturothérapeute, elle collabore avec les laboratoires, afin de certifier que ses plantes ne présentent aucun danger pour la santé. « Mes plantes et poudres ne sont pas toxiques et ne présentent aucun effet secondaire. Je me base sur les résultats publiés par des laboratoires de renom », certifie-t-elle. Pour donner du crédit à ses dires, elle sort de son tiroir une pile de documents relatifs aux analyses de laboratoires sur ses plantes, et nous les présente. Et de dire fièrement : «je n’utilise que des substances naturelles dont la non toxicité est certifiée ».Toute chose, qui lui a fait gagner l’estime d’un médecin opérant dans une clinique jouxtant son cabinet. Pour ce dernier, Dr Boateng est un vrai médecin, en ce sens qu’elle n’entame jamais un traitement sans avoir, au préalable, pris connaissance des documents médicaux des malades pour réellement connaitre l’origine du mal, afin de mieux le combattre. « En la matière, je suis l’un de ses partenaires. Je consulte, à sa demande, les malades qui se présentent à elle sans dossier d’analyse ou de diagnostic médical». Toutes ces mesures de prudence, au dire du Dr Boateng, visent à ne pas administrer, par inadvertance, un médicament pouvant empirer l’état du malade, au lieu de le rétablir promptement.


Le Centre National de Traitement du Diabete
A Yopougon quartier Maroc, carrefour Tiken Jah, celle qu’on appelait autrefois affectueusement « Ahou championnat » est une personne bien connue. Dans l’espoir d’être délivrés du mal qui les ronge, des malades, tous sexes confondus, prennent d’assaut, souvent de bonne heure, le cabinet de la naturothérapeute. Ce samedi 19 Novembre n’a pas dérogé à la règle car, à peine descendu du taxi qui nous a conduit devant l’édifice où exerce cette dame de renom, notre regard est attiré par une foule attroupée. Un coup d’œil sur la pancarte plantée à proximité du local nous situe: ‘’Centre National de Traitement du Diabète’’. Dans cette pièce qui fait office de clinique et à laquelle nous accédons en jouant un peu des coudes pour nous frayer un chemin sont assis des patients, pour certains dans des chaises en plastique et pour d’autres, sur des bancs. Au dehors, c’est quasiment la bousculade, malgré le rang qu’on essaie de respecter, tant bien que mal. Lasse d’attendre mais déterminée à entrer dans la salle de consultation, une dame avec une grosse enveloppe dans la main, ne cesse de gesticuler, signe probable d’énervement ou d’impatience.

Passage à la radio nationale.
Après maintes insistances, elle finit par nous confier la raison de sa présence en ce lieu. « Sur les ondes de la radio nationale, j’ai entendu le Dr Boateng avancer qu’elle soigne le diabète. Affirmation corroborée par certaines connaissances et patients guéris. L’enveloppe que vous voyez entre mes mains contient le résultat qui prouve que je souffre du diabète. Je suis donc venue mettre mon sort entre ses mains», a-t-elle déclaré. A côté de cette trentenaire au visage anxieux, un jeune dans le rang, visiblement intéressé par notre question nous apostrophe : « elle guérit définitivement le diabète, si vous suivez à la lettre le traitement indiqué. J’en suis la preuve tangible. Après avoir fait le tour des hôpitaux pour des dialyses à des coûts faramineux et visité certains tradipraticiens, sans succès, la mort dans l’âme, je suis venu la voir. Et, au bout de quelques mois, j’ai été totalement guéri»,  a-t-il témoigné. Avant d’ajouter que c’est fort de cela qu’il est venu accompagner son père, lui aussi souffrant du même mal. Il pointe son doigt en direction d’un vieillard recroquevillé, car trop âgé pour faire le pied de grue, sous un arbre qui surplombe cet espace. Rassérénés par ce témoignage, nous promenons notre regard sur les malades qui bondent la salle d’attente, avant d’entrer dans le bureau qui sert de salle de consultation au Dr Boateng. Nous l’y trouvons, le visage radieux, s’affairant à recevoir, à proposer et à expliquer la posologie des médicaments à ses malades ; ce, après les avoir écouté et après avoir consulté leurs analyses médicales. S’octroyant une pause pour nous recevoir, elle nous informe qu’elle soigne totalement le diabète.


Durée du traitement : 6 mois.

« Avec mes plantes, je traite le diabète en 6 mois, un temps record. Car, contrairement à la dialyse pratiquée à l’hôpital et qui consiste à ponctionner et à filtrer le sang pour en diminuer le taux élevé de sucre, mes plantes régénèrent les cellules mortes dans le corps humain», indique-t-elle. « C’est au vu de ces résultats, a-t-elle poursuivi, que je me suis spécialisée dans le traitement du diabète. Dieu merci, cela me réussit bien. En témoigne la cohue que vous voyez devant mon centre». Et de s’empresser de relever qu’en plus du diabète, elle soigne toutes les maladies qualifiées de graves telles que l’hypertension, la tension artérielle, l’accident vasculaire cérébral, le zona, l’insuffisance rénale, la stérilité masculine et féminine etc. A ce sujet, s’estimant redevable à jamais de celle qu’il considère comme sa bienfaitrice, Jean-Jacques, un patient de passage, nous confie : « J’ai aujourd’hui un enfant grâce aux plantes du docteur. Chose à laquelle j’avais renoncé lorsque, de façon unanime, les médecins que j’avais consultés avaient scellé mon sort en concluant que je ne pouvais plus avoir d’enfant. Chaque fois, quand je peux, je viens lui dire bonjour en signe de reconnaissance. Je conseille à toutes les personnes souffrant de la stérilité de venir la voir », a-t-il avancé. Dr Boateng, affirme aussi combattre efficacement les crises hémorroïdaires, communément appelées koko, qu’elle considère comme la mère de toutes les maladies. « Le koko, par ses ramifications, est à la base de 99% des pathologies. Soigner les malades qui en souffrent, revient à éradiquer les autres maladies », précise-t-elle.

Le soutien des confrères médecins

« Si une plante peut guérir, elle peut aussi tuer. Il faut donc agir avec prudence et professionnalisme », précise-t-elle. C’est d’ailleurs fort de ce professionnalisme que le Dr Touré, un membre du Programme National de la Promotion de la Médecine Traditionnelle, a plaidé largement en faveur de cette praticienne dans le choix de sa structure, parmi les cabinets certifiés à exercer sur le territoire ivoirien. « Je connais et travaille avec Dr Boateng depuis des années. Conscient de l’efficacité et du pouvoir de ses plantes, il arrive que je conseille des patients de recourir à sa science quand la médecine moderne atteint ses limites, surtout concernant l’hépatite B», a-t-il renchéri. Autant de témoignages concordants qui confèrent à la naturothérapeute des qualités indéniables de médecin crédible et sérieux.

                                                                                                                                 Source: le Mandat. 

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5 déc. 2011

Ma colocataire est une souris.

Autant vous le dire tout de suite : je ne suis pas de ces personnes qui en mal de compagnie adoptent un animal à qui elles finissent par léguer biens et fortune quand elles viennent à défunter. Loin de là ! J’ai par chance encore quelque  famille qui me témoigne ce que je crois être de l’affection et je le  rends bien. Question fortune, mes héritiers gagneraient à être plus ambitieux car tout ce dont ils hériteront sera très probablement des dettes. Non je n’ai vraiment pas le profil d’un « souriphile ». Je suis tout simplement une des nombreuses victimes de ce proverbe qui dit qu’on choisit ses amis mais qu’on ne choisit pas ses voisins. Cette souris, elle s’est tout simplement imposée.


          Elle n’a rien de ces grosses souris qui vous effraient au détour d’un tas d’ordures. Non. C’est au contraire une de ces toutes petites dont la taille est inversement proportionnelle à la capacité de nuisance. Elle a posé baluchons et colis à la maison sans crier gare et en violation de toutes les règles de colocation. Quand à eu lieu le déménagement ? Personne à la maison ne saurait le dire. Nous nous sommes simplement aperçus de sa présence le jour où, satisfaite de sa nouvelle demeure, elle nous à laissé ses premières crottes sur la cuisinière à gaz. On a bien essayé de lui faire comprendre que la colocation est basée sur un minimum de respect entre les deux parties contractantes : courses poursuites nocturnes, coups de pilon, piège à rat, raticide. Rien n’y fit. Elle avait décidé que nous cohabiterions et que rien ne lui ferait changer d’avis. C’est donc la mort dans l’âme que nous nous sommes résolus à accepter notre nouvelle voisine.
           Passées les incompréhensions des premiers moments, la cohabitation se déroulait bien : la voisine nous laissait ses crottes pendant la nuit et nous devions les ramasser le lendemain ; elle urinait dans les ustensiles et nous devions les déménager chaque soir pour lui faire de la place dans « sa » cuisine ; elle bouffait le pain qui devait servir au petit déjeuner du lendemain et nous devions nous contenter des restes qu’elle avait bien voulu nous laisser. Lorsque ces restes étaient trop sérieusement amochés, il fallait racheter du pain le lendemain matin. Vraiment nous nous accommodions bien de ses habitudes jusqu’à ce soir où, contre toute attente, notre chère voisine foula à la patte toutes les règles de bon voisinage.  
            Elle est arrivée ce soir-là aux environs de 22h00, contrairement à ses habitudes. La grosse pluie qui était tombée quelques heures plus tôt devait être pour quelque chose dans  ce retard. Elle s’est immédiatement dirigée vers « sa » cuisine puis en est ressortie presqu’aussitôt, s’étant certainement rendue compte que, pour une fois, nous ne l’avions pas attendu pour le dîner. Elle entreprit alors de grimper l’étagère à pain pour se servir sa part comme à son habitude. Mais plus entreprenant qu’elle ce soir, je me précipitai sur l’étagère à pain. J’en retirai le pain que je m’en allai enfermer dans l’armoire de la chambre à coucher. Une grosse journée m’attendait le lendemain et il n’était pas question que ma souris de voisine m’obligeât à sortir acheter du pain le lendemain matin. Mais c’était mal connaître cette dernière qui allait me faire payer cette effronterie. Elle se mit à trouer dans tous les sens le sac à pain vide que je venais de lui laisser sur l’étagère. Je m’en allai au lit sur ces entrefaites, croyant l’incident clos.
               Aux environs de 3 heures du matin, heure à laquelle Morphée dispense généralement son sommeil le plus doux, je fus réveillé par des bruits de griffures derrière la porte. La souris grattait de toutes ses forces comme pour se creuser un passage. Je comprenais enfin que cette bestiole avait un plan pour toute la maisonnée : personne ne dormirait tant qu’elle n’aurait pas sa part de pain. Le sommeil encore plein les yeux, je réussis à pulvériser un peu d’insecticide sur le pas de la porte, persuadé que l’odeur viendrait à bout de sa rancune. Mal m’en a pris. Elle revint de plus belle, cette fois en rongeant carrément les parties que je venais de pulvériser. J’aurais volontiers engagé ce bras de fer jusqu’au petit matin, mais je tombais littéralement de sommeil et la perspective de la rude journée qui m’attendait le lendemain ne m’incitait guère à l’affrontement. Aussi ais-je à mon corps défendant fini par ouvrir ma porte à cette souris. Elle n’en demandait pas plus pour aller se loger dans l’armoire et se nourrir copieusement. Voici à quel prix j’ai eu le sommeil l’autre soir.
                Je suis encore à couteaux tirés avec ma colocataire au moment où j’écris ces lignes, notre différend n’ayant  pu être réglé à ce jour. D’autre part, des envies de souricide me font une cour assidue ces derniers temps. On m’a dit que les réseaux sociaux pouvaient s’avérer très efficace pour les personnes dans ma situation. J’attends que la magie opère.

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